Samir Matki (Investment Manager chez Impact Partners) et Timothée Poulain (Venture Capital Principal chez Maif Avenir) sont intervenus à l’occasion du dernier webinaire organisé par la banque d'affaires Kray&CO autour de son fondateur, Thomas Rigaudeau. Ils en ont profité pour expliquer en détails le déroulement d’une levée de fonds et la façon dont ils aident et accompagnent les entrepreneurs au cours de ces opérations. Loin des idées reçues, 2021 serait selon eux une excellente année pour lever des fonds.
La levée de fonds est une opération financière qui permet aux entreprises d’augmenter leur valorisation en faisant appel à des investisseurs externes. Peu importe le type de levée de fonds, le but reste toujours le même : augmenter la valorisation de l’entreprise.
Nous vous présentions dans le précédent article la levée de fonds en capital-développement, dont Samir Matki est en outre expert. Comme il le rappelle, ce type de levée de fonds permet à un entrepreneur de financer le développement de son entreprise. Elles conviennent parfaitement aux TPE et PME ayant plusieurs années d’expérience, étant déjà rentables et avec des équipes bien constituées, et surtout avec de belles perspectives de croissance.
La levée de fonds en capital-développement est une opération qui permet à une entreprise de financer son développement, principalement grâce à des opérations pour développer la croissance de l’entreprise. (Samir, Investment Manager chez Impact Partners)
Timothée Poulain quant à lui travaille pour le fonds de capital-risque (ou venture capital) de Maif Avenir. La levée de fonds en capital-risque suit les mêmes fondamentaux que le capital-développement, mais s’adresse à des entités différentes. Les fonds de venture capital cherchent une rentabilité élevée, plus élevée que les fonds de capital-développement. La raison est simple : leurs investissements sont beaucoup plus risqués.
On ne peut pas dire que les fonds de venture capital soient des joueurs de roulette, mais il y a un fond de vérité… Fondamentalement, on finance du risque. (Timothée, Venture Capital Principal chez Maif Avenir)
Les fonds de venture capital financent, en effet, essentiellement des startups. Le secteur d’activité de ces jeunes entreprises est souvent relatif aux nouvelles technologies, au numérique. Plus généralement, elles tentent d’avoir une approche disruptive du marché en proposant un concept ou un produit novateur et original. Ce sont en outre de très jeunes entreprises, qui n’ont pas encore fait leur preuve vis-à-vis du produit qu’elles entendent proposer ou vis-à-vis de la concurrence.
Les fonds de venture capital accompagnent les startups très tôt, souvent peu après la création de l’entreprise. Timothée Poulain explique que les fonds de capital-risque financent des risques à la fois au niveau technologique et à la fois au niveau du marché.
Du côté du capital-développement, l’approche est sensiblement différente. Il ne s’agit pas de financer des risques technologiques importants, ou de faire un pari sur la croissance de l’entreprise. Les entreprises en question sont souvent déjà rentables et existent depuis un minimum de trois années. Dans l’idéal, elles sont même en situation de leadership sur leur marché. Les entreprises sont donc triées sur le volet et tout est fait pour limiter la casse.
Ces différences impliquent nécessairement des divergences en termes de rentabilité attendue. Les fonds de venture capital financent des entreprises à leur naissance. C’est-à-dire à un moment d’une entreprise où le produit n’existe que sous forme de concept, où les équipes ne sont pas encore totalement constituées… Fondamentalement, les fonds de venture capital font un véritable pari sur l’avenir : elles parient sur la réussite des startups qu’ils financent.
Dans les fonds de venture capital, on a coutume de dire que 80 % de la performance financière vient de 5 % du portefeuille. Il y a forcément beaucoup plus de casse dans un fonds de venture capital que dans un fonds de capital-développement. (Timothée)
Pour autant, Timothée Poulain explique que des critères et des indicateurs clés sont attendus si une startup souhaite obtenir un financement. Il s’agit par exemple de critères objectifs comme une preuve de concept, un noyau d’équipe, un usage du produit, parfois des premiers clients. Mais la psychologie des fondateurs est très importante. Les fonds de venture capital regardent leur capacité à apprendre et assimiler des informations rapidement, à savoir s’adapter, à défendre leur concept…
Du côté du capital-développement, les indicateurs sont relativement différents, car le type d’entreprise à financer est différent. Les critères d’investissement pour un fonds en capital-développement sont plutôt relatifs à la place qu’occupe l’entreprise sur son marché, son potentiel de croissance et sa rentabilité.
Les entreprises en situation de leadership, d’ores et déjà rentables et ayant un fort potentiel de croissance sont des candidates idéales pour des levées de fonds en capital-développement. Parce que les secteurs d’activité sont divers et parce que les entreprises sont déjà établies, les fonds de capital-développement font tout pour limiter le risque. Ce qui ne signifie pas pour autant que l’objectif n’est pas de créer de la valeur : les performances financières attendues sont au minimum de +200 %.
Les dirigeants d’entreprise qui réalisent une levée de fonds disent souvent : j’ai besoin d’un associé avant d’avoir un investisseur. (Samir)
Pour mener à bien une opération de levée de fonds, et contrairement aux idées reçues, les fonds d’investissement ne font pas que donner de l’argent aux entreprises. L’accompagnement des dirigeants fait partie des clés d’une levée de fonds réussie : cela vaut autant pour les fonds de venture capital que pour les fonds de capital-développement.
Les fonds de venture capital peuvent suivre des entrepreneurs sur plusieurs années, et les accompagner tout le long de l’opération de la levée de fonds avec des échanges réguliers. Ces échanges servent autant à conseiller les dirigeants qu’à les challenger.
Il en va de même pour les fonds de capital-développement, à la différence que les équipes dirigeantes sont déjà bien installées et l’entreprise ne part pas de zéro. Dans ce genre de cas, il n’est pas rare que les dirigeants soient seuls et manquent de recul. L’arrivée d’un fonds d’investissement leur permet justement bien souvent de prendre de la hauteur par rapport à leur entreprise, sur ses forces et ses faiblesses.
Si certains fonds d’investissement accompagnent leurs clients tout au long des opérations de levée de fonds, le rôle des Banques d’Affaires peut être primordial dans certains cas complexes.
Evaluation des projets d’investissement, modélisation de l’impact sur l’activité, aide pour trouver des investisseurs qui correspondent au profil de l’entreprise et de son dirigeant… Les banques d’affaires ont pour mission d’accompagner les dirigeants d’entreprise avant même le lancement d’une opération. (Thomas, Fondateur de la banque d'affaires Kray&CO)
Les banques d’affaires, ont pour but de guider les dirigeants d’entreprise vers la meilleure forme de financement en fonction de leur structure, de leurs capacités et de leurs horizons. C’est une forme d’accompagnement différente mais complémentaire de celle qui est réalisée par les fonds d’investissement.
Il est en effet nécessaire de préparer sa stratégie ainsi qu’un certain nombre de documents qui vont informer de la santé de l’entreprise et des raisons qui motivent la levée de fonds. Ces documents permettent aussi d’exposer la rentabilité que peuvent attendre les investisseurs. Business plan, bilan comptable, mémorandum d’information stratégique et financier…
Faire appel à une banque d’affaires permet de déléguer la réalisation de ces documents techniques, qui nécessitent une charge de travail et du temps dont ne disposent pas nécessairement les dirigeants d’entreprise, mais surtout de s’offrir le temps d’une mission, l’avis de personnes aux profils différents mais complémentaires, pour affiner et travailler sur la stratégie de l’entreprise.
C’est exactement cet argument, d’abord stratégique, puis d’intermédiaire (en second rang) que nous souhaitons développer, mettre en avant et pour lequel nous souhaitons être reconnus, chez Kray&Co
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